Épisode n°2 : Lille les 08 et 09 juillet 2022 – Rôle, responsabilité et impact de l’entreprise.
Carnet de bord du Grand Défi des entreprises pour la planète
Le Grand Défi des entreprises pour la planète fait partie des priorités de l’agence 22EME SIECLE. C’est un objectif de succès collectif. Vous le savez peut-être, nous avons décidé de publier un Carnet de Bord de cette aventure et de le partager avec vous. Cet article est un résumé subjectif de la seconde session.
L’équipe organisatrice menée par Virginie Raisson-Victor, Jérôme Cohen, Valérie Brisac et Judith Rozenblum nous conduit à L’université Catholique de Lille. Un lieu magique. On se croirait à Oxford ou Cambridge, les briques rouges en plus.
Le Grand Défi vise à concevoir avec des dizaines d’entreprises, 100 propositions. Des idées concrètes, réalisables pour créer un nouveau modèle de prospérité économique, humaniste et régénérative. Rien que ça !
Vous n’avez pas lu le premier article du Carnet de Bord ? Cliquez ici. Et découvrez la partie Diagnostic et Enjeux qui s’est tenue à l’Université de Nantes en juin 2022. Les contenus sont fondamentaux. N’hésitez pas y consacrer dix minutes,… le temps de cette lecture bien investi.
Ça y est, nous sommes toutes et tous au même niveau de connaissance ?
Alors, allons jeter un œil et porter notre attention sur des idées qui nous ont marqués lors de ces deux journées lilloises.
Cette seconde étape à Lille a pour but de consolider nos liens, encore. Son programme commence à nous plonger dans l’opérationnel. D’ailleurs, des équipes thématiques ont été constituées. 22EME SIECLE fait partie de la team 10. Nous comprenons que ce sera notre groupe tout au long du parcours pour relever le Grand Défi.
La thématique abordée lors de cette session : Rôle, responsabilité et impact (de l’entreprise).
Le Grand Défi à Lille, nous rentrons dans l’opérationnel.
On glisse dans l’entonnoir. Le programme a été intelligemment préparé. Il y a des temps d’approfondissement des connaissances, des moments d’inspiration et des phases d’ateliers.
Nous sommes aspirés peu à peu dans l’opérationnel. Nos cerveaux sont conditionnés comme de véritables sportifs.
Côté intervenants le Grand Défi a eu le plaisir de recevoir :
- Sébastien Maire, DG chez France Ville Durable.
- Frédéric Motte, président de la mission REV3
- Emery Jacquillat, Président de la CAMIF et de la Communauté des entreprises à mission.
- Timothée Parrique, docteur en économie.
- Sébastien Bolher, auteur du Bug Humain.
Outre ces interventions pour s’outiller, les deux journées ont été des temps pratiques. Les délégué.e.s ont été invité.e.s à participer activement aux ateliers pour entrer dans le processus de réflexion, de création et de production.
Nous rentrons dans le dur progressivement mais sûrement. Le timing est serré, nous devons aboutir en décembre 2022. Le calendrier est le reflet d’une performance. Cela fait écho aux enjeux que nous devons relever dans un temps court.
Ateliers Fresques du climat et de la biodiversité
A la base, tous les délégué.e.s participent à la réalisation d’une fresque du climat et d’une fresque de la biodiversité. Ça nous a permis de digérer nos connaissances acquises avec les éminentes premières interventions (GIEC, CNRS, ESSEC,…). C’est plutôt efficace. Ça consolide les connaissances.
Ayant réalisé la fresque du climat à Nantes, notre groupe est cette fois-ci convié sur la biodiversité. Cela se passe de manière fluide et participative. Nous sommes sollicités pour intituler notre réalisation. Nous l’appelons ; “Sobriété locale pour un Bonheur Mondial – Now”.
Ça rappelle les éléments de langage distillés sur les plateaux de télévision en ce moment, non ?
Merci Cédric Ringenbach d’avoir fondé La Fresque pour le climat. Elle devrait être réalisée dans toutes les entreprises, sans exception. C’est d’utilité publique en fait. Tout comme il apparaît crucial de former les parlementaires, les journalistes, les décideurs et les influenceurs, c’est un enjeu stratégique au sein de l’entreprise.
En effet, toutes les parties prenantes doivent être impliquées. Et pour cela elles doivent disposer d’un niveau de connaissance nécessaire à la réalisation de plans d’actions pertinents. La gouvernance ne peut réaliser seule l’ensemble des transformations. Tout le monde doit embarquer de manière volontaire dans la transition ! Il y a un besoin de concertation fort.
Atelier Prospectif : “l’entreprise sera et ne sera pas”
Après ces fresques, nous avons participé à plusieurs autres workshops.
Cet exercice nous a permis d’imaginer le futur positif de l’entreprise de manière très générale. Par exemple, l’entreprise sera coopérative, démocratique, utile, ancrée dans son territoire, source d’épanouissement, transparente, fondée sur une gouvernance partagée, politique et non seulement économique.
Dans cet atelier, nous nous sommes exprimé.e.s aussi sur le fait que l’entreprise ne sera pas destructrice, déconnectée du vivant, créatrice de besoins superflus, spéculative ou encore à court terme.
Bref, il y a des idées liées aux moyens et d’autres aux objectifs mais la tendance majeure est celle d’une entreprise à impact et à mission. Nous en reparlerons lorsque nous aborderons quelques points forts de l’intervention d’Emery Jacquillat.
Atelier Biodiversité
Ici, nous sommes invité.e.s à nous pencher sur les dépendances et les impacts de l’entreprise sur la biodiversité. Et bien entendu, nous commençons à imaginer à partir d’un cas concret, comment les supprimer. Nous pensons aussi des plans B car en période de crise, les dépendances et les impactes sont exacerbées.
Sans être un groupe de spécialistes nous réussissons l’exercice. Très enrichissant ! C’est du bon sens et de la logique. Il s’agit de détecter quels éléments de l’activité mettent en tension la biodiversité. Certains sont immédiatement détectables. D’autres supposent un temps de réflexion plus long. Nous travaillons au final avec un niveau de détail assez fin. C’est très encourageant pour la suite.
De la même manière, les pistes de solutions sont rapidement trouvées : des ressources alternatives, des améliorations concernant les infrastructructures de production, de la manière d’accueillir le public, des conditions de travail, du cadre de vie. Comment économiser l’eau et l’énergie ? Comment créer des espaces de vie pour la nature et pour le bien être des salariés ? Comment faire pour remplacer des matières premières dont l’utilisation suppose des nuisances fortes à la biodiversité ? Nous pensons les transformations de l’entreprise pour une meilleure osmose avec la biodiversité.
Ok pour les transformations. Ici, on ne parle pas de budget, donc, c’est plus facile.
A côté des métamorphoses positives, il est parfois nécessaire de renoncer. Dire non à un contrat juteux peut-être perçu comme une solution radicale. Mais comment ça ? Dans la réalité, renoncer à un business est la seule voie possible pour ne pas engendrer de la destruction. L’introduction de la notion de renoncement est accueillie avec une certaine surprise dans le groupe. Pourtant, elle vient bien d’un délégué (ok, j’avoue c’est moi). Je sens que cette idée n’est pas naturel pour le moment. C’est bien “normal” puisque dans l’imaginaire collectif, l’entreprise a pour but de générer du profit.
Mais le mot “renoncer” est prononcé, discuté et il fera sans nul doute son chemin dans le processus de décolonisation des imaginaires.
Atelier « Ambitions Partagées » du Grand Défi
Là, nous sommes projeté.e.s dans les futurs positifs : quels sont les changements que le Grand Défi va engendrer ?
Chez 22EME SIECLE, nous apprécions ce type d’exercice. Les nouveaux récits sont surement la base de notre changement de modèle civilisationnel.
Clairement, cet atelier nous offre la possibilité de commencer à construire une vision commune avec les autres délégué.e.s. Les objectifs à atteindre commencent à émerger. Nos premières ambitions collectives de réussite pointent leur nez. Les premières idées sont déjà intéressantes. Citons par exemple (les quatre premières sont issues de notre team 10) :
- Intégrer aux 100 propositions issues du Grand Défi, un Préambule qui pose un récit positif de l’entreprise post-croissance (nous verrons ci-après cette notion).
- 100% des entreprises sont dotées d’une feuille de route climat / biodiversité et sociale.
- Transformer l’entreprise pour que sa gouvernance soit démocratique et inclusive.
- Questionner le sens et la mission de l’entreprise pour savoir également renoncer.
- Faire émerger des entreprises dont l’objectif est la régénération (climat, biodiversité) et qui sont financées par d’autres.
- Former chaque année toutes les parties prenantes de l’entreprise.
- Réglementations claires, applicables, cohérentes, coercitives et fiscales.
Ces ambitions sont les premières. Elles sont intuitives. Pas certain qu’elles soient reprises dans la suite du processus. Mais il est intéressant de phosphorer de manière active. L’étape de Lille est donc un moment de bascule entre l’inspiration, la transmission des connaissances et le passage à la production d’idées. La formule prend. L’émulation se sent de plus en plus dans l’air. J’y crois de plus en plus.
Bravo à l’équipe organisatrice qui se donne à cœur pour que ce processus expérimental soit à la fois humain et efficace.
Côté inspiration et transmission de connaissance, nous avons eu du très pointu. Passons en revue les éléments les plus puissants (de notre point de vue subjectif).
Sébastien MAIRE – DG France Ville Durable
Nous retenons que la tendance doctrinale autour de la ville a opéré un revirement. de la Smart City à la Ville sobre.
Mais qu’est ce qu’une ville sobre ?
« Une ville sobre, c’est une ville qui fonctionne et se développe de manière compatible avec les limites physiques de la planète. Elle a formé ses décideuses et décideurs politiques, administratifs, techniques, économiques et les citoyen.ne.s à ces enjeux et mesure les impacts du cycle de vie de ses projets avant de décider de les mettre en œuvre. »
Pour Sébastien, l’idée du tout high tech n’est plus réaliste. Dans l’esprit de sobriété, il est plus pertinent de penser low tech. La créativité pour innover s’agrège alors à la démarche de sobriété. Parfois, des principes classiques sont à redécouvrir. Il cite les tours à vent destinées à ventiler les bâtiments ou encore les contrepoids pour les funiculaires ou les ascenseurs. Mais encore alléger les véhicules pour qu’ils consomment moins. Redécouvrir la voile et le temps plus long dans le transport maritime (voir le projet Sailcoop fondé par Maxime de Rostolan et Maxime Blondeau). Fabriquer des objets durables, réparables et qui s’inscrivent dans une économie circulaire. Par exemple, Julia Faure est fondatrice de Loom, une marque de t-shirts conçus pour être portés dix ans. Réhabilitater des bâtiments anciens plutôt que de détruire pour reconstruire, c’est le cheval de bataille de Christine Leconte, présidente du Conseil National de l’Ordre des Architectes.
La ville est là où se concentrent la majeure partie des habitants. Elle constitue un levier essentiel dans les transitions. Ces transitions ne se réaliseront pas de la même manière dans toutes les villes. En effet, elles dépendent aussi de l’ancrage territorial et des spécificités culturelles, sociales, économiques et géographiques.
Ci-dessous, un schéma emprunté au Shift Project. Il montre ce que représente le quota carbone que chaque habitant peut utiliser pour respecter l’Accord de Paris. Chaque vignette représente 2 tonnes de CO2 consommées. Donc les vignettes ne sont pas cumulables.
EMERY JACQUILLAT – Président de la CAMIF et de la Communauté des Entreprises à Mission
L’intervention d’Emery m’a particulièrement inspiré. Cet entrepreneur décide de reprendre la CAMIF, entreprise en faillite. Pour lui, cette marque a écrit une histoire forte, ancrée dans les esprits. Elle ne pouvait donc pas mourir. Il a fallu repenser la proposition de valeur (qualité des produits / politique de développement durable / mobiliser les fournisseurs français / convaincre de nouveaux investisseurs).
Pour Emery, l’entreprise n’est pérenne que si elle s’active pour une mission et non seulement pour générer du profit. Cette notion est fondamentale. Il a donc travaillé la raison d’être de la Camif.
Cette démarche suppose de l’audace et le courage de la radicalité. On ne peut pas faire de changement avec de l’eau tiède. Il faut savoir renoncer à certains business et toujours être dans une démarche de coopération.
Exemple de radicalité : fermer le site de vente le jour du Black Friday, contre l’avis des actionnaires. Cela a permis d’envoyer un signal fort, de faire tous les plateaux télé, de générer de la croissance car la Camif a fidélisé de nouveaux clients qui ont été séduits par la ligne de conduite.
A l’heure actuelle, son entreprise est dans une nouvelle phase de métamorphose. Elle se dirige vers l’économie de la fonctionnalité : louer plutôt que de vendre. Penser l’usage plutôt que la propriété.
Emery cite un exemple clair. La Camif vend actuellement des meubles pensés et conçus en France. Les équipements de chambres pour les bébés, les enfants et les adolescents ont une durée de vie courte. Les meubles vendus terminent sur le Boncoin ou au rebut. Là, ils retouraient au loueur à la fin de la période d’usage pour être remis en état avant d’être loués à nouveau.
Emery a gagné son pari en reprenant et transformant profondément la Camif. Cette expérience lui a certainement inspiré le concept d’entreprise à mission dont il est à l’origine. Aujourd’hui il est le président de la Communauté des Entreprises à Mission.
L’entreprise à mission est un cadre structurant qui permet de progresser. C’est un chemin qui permet de transformer positivement une société. La raison d’être de l’entreprise est affichée et intégrée aux statuts. Les objectifs de l’entreprise à mission ne résident pas dans le seul profit.
Nous avons publié sur le blog de 22EME SIECLE, un article pour aider à différencier le greenwashing (blanchiment vert) et la raison d’être (purpose marketing) d’une entreprise. N’hésitez pas à y jeter un œil.
Emery nous rappelle sans détour que la transition implique des capitaux importants. Le dirigeant est donc la clé de voûte des transformations. En effet, non seulement il doit insuffler cette démarche auprès de l’ensemble de ses collaborateurs, mais il doit avoir les moyens de sa stratégie. Ainsi, il doit convaincre les actionnaires. Et là il précise l’importance d’être entouré d’actionnaires qui s’inscrivent dans le temps long. En effet, les transformations prennent du temps. Il pense qu’il ne faut pas hésiter à se passer de certains actionnaires.
Le profit est un moyen mais pas un objectif de l’entreprise.
La loi Pacte pour la croissance et la transformation de l’entreprise a été promulguée en mai 2019. Les actions de lobbying d’Emery ont permis d’y introduire un cadre juridique pour l’entreprise à mission.Trois ans après, il existe déjà 672 entreprises à mission.
Pas de doute, Emery est quelqu’un qui croit en ses idées et les pousse jusqu’au bout pour en faire profiter le plus grand nombre. Bravo !
Timothée Parrique, docteur en économie
Timothée est l’auteur d’une thèse. Son intervention est magistrale et très engagée. Il pose un cadre conceptuel de la décroissance au regard de la post-croissance. Il explique et distingue trois notions :
- L’objection de croissance
- La décroissance
- La post-croissance
L’objection de croissance
C’est le propos du rapport Meadows. Le principe repose sur une idée simple :
“Pas de croissance infinie dans un monde fini ».
Timothée note qu’il est fondamental d’être radical dans son concept sinon il se fait aspirer par un autre. Le concept d’objection de croissance a été dilué par celui de développement durable.
La décroissance
Ici on met le capitalisme au régime. « La Décroissance est la réduction planifiée et démocratique de la production et de la consommation dans les pays riches pour réduire les pressions environnementales et les inégalités, tout en améliorant la qualité de vie. »
La décroissance est un sujet de recherche émergent. Le nombre de publications académiques a explosé entre 1977 et 2021.
La décroissance est souvent assimilée à la récession. Pourtant ces deux concepts sont très différents. La décroissance est une planification démocratique qui conduit à une transition vers un nouveau système économique. La récession est un accident économique qui est subi. (Voir le slide ci-dessous).
La décroissance dans les pays riches est inévitable. C’est la conclusion du dernier rapport du GIEC.
Il faut prendre en compte l’overshoot Day en fonction de chaque pays et introduire de la sélectivité dans la décroissance.
En effet, 10% des pays les plus riches de la terre (moins d’1 milliard) sont responsables de plus de 50% des émissions. Ceci est valable aussi entre les pays en Europe. Mais aussi entre les régions en France. Et aussi entre les citoyens (entre les plus riches et les plus pauvres). Cela met fin, au passage, au débat sur la démographie mondiale comme source du problème.
Est-ce que la décroissance est un retour au moyen âge ?
Le niveau de bonheur n’est pas corrélé avec le PIB (il peut l’expliquer en partie seulement). Ce qui est intéressant c’est de comprendre que la richesse permet de faire décoller le bonheur. Mais il y a très rapidement un effet de saturation. Des pays comme les USA ou l’Australie ont un niveau social moindre que d’autres pays dont le PIB est beaucoup plus faible. Donc il y aurait une manière de diminuer les empreintes sans diminuer la qualité de vie. On peut même imaginer que la baisse de la production peut libérer des heures pour des activités non productives. Ces dernières sont investies dans le bien être.
Cette décorrélation entre la richesse et le bonheur est intéressante à intégrer.
Chaque année l’industrie extrait 100 Gtonnes de ressources qui alimentent l’économie. Mais dans la réalité, nous ne devrions pas dépasser 28 GT pour être en phase avec les limites planétaires. Plus on avance dans le temps plus le jour du dépassement des limites planétaires arrive tôt dans l’année.
Pour Timothée, nous vivons les dernières heures du capitalisme et nous sommes déjà en récession. Nous devrions imaginer un nouveau système économique qui soit inspiré de ce qui se fait de meilleur dans le monde. Par exemple : l’éducation à la finlandaise, l’agroécologie à la cubaine, l’ESS à la française. Nous ne pouvons plus laisser la lucrativité guider la gestion des EHPAD ou de la santé.
Pour Timothée, nous devons sortir de l’opposition facile entre capitalisme et communisme pour tisser des liens entre ce qui se fait de meilleur dans le monde. On donnera à cette économie le nom qu’on voudra.
En terme géopolitique, pour imaginer la paix, il reste plus intéressant à tous les niveaux de tendre vers une société sobre (décroissance).
La post-croissance
On se projette vers une utopie. La décroissance est le trajet et la post croissance est le projet. Du coup quel modèle d’entreprise pour ce futur d’économie post-croissance ? Est ce que l’entreprise n’est pas le “commun” de la future économie ?
Nous pouvons imaginer l’entreprise comme une coopérative pilotée par une gouvernance démocratique qui serait fondée sur une ou plusieurs missions de bien commun et gérée grâce à une comptabilité sociale et écologique.
Passée cette mise au point sur ces notions utilisées régulièrement et de manière approximative dans les médias, l’auditoire eut le plaisir d’écouter Sébastien Bohler, auteur du Bug Humain.
Récession versus Décroissance
Sébastien Bohler – Du bug Humain à la quête de sens
Dans son intervention, Sébastien nous parle du striatum, une partie du cerveau à prendre en compte dans notre comportement face aux enjeux du 21ème siècle. Le striatum fabrique nos motivations et nos désirs. Il génère de la dopamine en guise de récompense.
Ce mécanisme est dangereux dans notre société d’abondance.
En effet, le striatum ne sait pas s’arrêter. La sobriété n’est pas dans notre nature. C’est un réel bug dans l’optique d’une économie décroissante et post carbone.
Il nous faut donc trouver des motivations et des désirs qui se détachent de la consommation.
En bref, “rééduquer notre cerveau pour sauver la planète”. Intégrer l’idée que la sobriété peut-être heureuse, motivante et désirable.
Épisode n°2 : Lille les 08 et 09 juillet 2022 – Rôle, responsabilité et impact de l’entreprise.
Pour conclure ce deuxième épisode du Grand Défi
Chapeau bas pour toute l’équipe du Grand Défi. Ce que vous avez initié et que vous cultivez avec talent est un signal fort et positif pour la suite.
Lors de cette seconde session, à Lille, nous avons commencé à entrer sérieusement dans l’opérationnel. Cette fois-ci les interventions ont été axées sur l’économie et l’entreprise. L’équilibre est là.
La motivations des délégué.e.s est palpable et en constante augmentation. L’énergie du groupe est ascendante. Ça fait du bien de prendre conscience de cette puissance collective.
A noter, ces deux journées ont été aussi marquées par la présentation des premiers résultats de la Grande Consultation. Cette Grande Consultation est la première brique du dispositif du Grand Défi. Elle est accompagnée par Bluenove et a reçu plus de 30 000 contributions. Les délégué.e.s du Grand Défi vont s’appuyer en partie dessus pour construire leurs travaux dès la troisième session prévue à Grenoble les 16 et 17 septembre 2022. Une conférence de presse et la publication de son analyse sont dans le pipe.
Nous ne manquerons pas de publier sur ce blog, le troisième article du Carnet de Bord de notre Grand Défi.
Rendez-vous fin septembre !
Raphaël Bosch Joubert
Délégué du Grand Défi des Entreprises pour la Planète
Président de 22EME SIECLE