Échanges autour de la vision, des objectifs et des enjeux du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France
Nous avons le plaisir et la chance de prendre le temps d’un échange riche avec Nils Pedersen, Délégué général du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France. Cette interview nous a passionné. Elle a eu lieu dans les locaux de l’organisation situés dans le 8ème arrondissement de Paris. Nous nous sommes ouverts à de nouvelles clés de compréhension sur l’organisation et sur la vision de Nils. Bonne lecture.
L’horloge inexorable du temps nous rapproche de l’année 2030, une date décisive pour l’humanité au regard des défis colossaux qu’elle a à relever. En effet, les résultats que nous aurons obtenus détermineront notre trajectoire jusqu’à la fin du siècle.
En 2015, les Nations unies ont adopté l’Agenda 2030 pour le développement durable. C’est un ambitieux projet visant à éradiquer la pauvreté, préserver notre planète et assurer la prospérité pour tous. Alors que nous sommes à mi-parcours de cette décennie déterminante, il est temps de dresser un premier bilan, de méditer sur les avancées mais aussi sur les régressions, nos difficultés et de nous interroger collectivement sur les moyens d’accélérer nos actions pour concrétiser ces objectifs essentiels.
Ce bilan intervient dans un cadre mondial complexe et préoccupant. Alors que nous faisons face à des étés de plus en plus chauds, les manifestations des changements climatiques se font de plus en plus criantes. Les incendies de forêt, les inondations, les vagues de chaleur et les phénomènes météorologiques extrêmes gagnent en fréquence et en intensité, laissant des dévastations considérables dans leurs sillages. Ce n’est ni profitable à notre économie, ni aux progrès sociétaux.
Nils Pedersen, un parcours cohérent et éclairant
Nils occupe ses fonctions au Pacte mondial de l’ONU – Réseau France depuis avril 2021, suite à sa nomination par le Conseil d’administration du réseau. Son parcours professionnel dans le domaine du développement durable est diversifié, englobant des expériences tant dans le secteur public, privé qu’associatif. Ses études en sciences humaines et sa formation en tant qu’historien ont contribué à forger des points de vue holistiques.
Actuellement, il assume plusieurs rôles clés, en plus de celui de Délégué général du Réseau français du Pacte mondial. Il est membre de la Plateforme RSE, président de la Fonda, ainsi que membre du Haut Conseil de la vie associative.
Cette pluralité de mandats lui offre la possibilité de maintenir des connexions significatives avec la société civile dans son ensemble. Il nous apparaît ancré avec les réalités de notre société… loin d’être une personnalité hors-sol.
A la fin de l’interview, nous lui avons posé 3 questions qui supposent des réponses courtes. Nous les retranscrivons ici.
Peux-tu nous décrire la dynamique du Pacte mondial de l’ONU Réseau France (PMRF) avec seulement trois mots-clés ?
#Ambition
#Accélération
#Transformation
Quel est l’enjeu des enjeux ? (C’est une question traditionnelle qui est posée à chaque expert qui participe aux activités de l’Institut des Futurs souhaitable dans le cadre de la LabSession – Prospective).
“Le défi le plus important est de s’assurer que la société ne se délite pas et qu’elle ne se résigne pas. Il est essentiel de maintenir un état d’esprit optimiste.”
Une lecture connexe à conseiller ?
“Le rapport de France Stratégie intitulé Soutenabilités ! Orchestrer et planifier l’action publique qui présente un nouveau cadre de référence et des enjeux de soutenabilité avec une vision à 360°.”
Maintenant rentrons dans la matrice du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France.
Un coup de génie pour embarquer l’économie mondiale
La genèse du Pacte mondial
Nils Pedersen :
“À l’origine, la notion de durabilité n’était pas aussi omniprésente qu’elle ne l’est aujourd’hui et elle était encore loin d’être un sujet couramment abordé au sein des entreprises en 1999. C’est précisément à cette époque que Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU, a lancé le Pacte mondial, à Davos, dans un contexte où la mondialisation prenait de l’ampleur et était largement appréciée par tous, notamment en raison de l’essor du libre-échange, du commerce international et du développement de la paix dans le monde.”
Kofi Annan avait compris que les Nations unies ne pouvaient pas à elles seules résoudre tous les problèmes mondiaux. Il avait reconnu que les multinationales pourraient jouer un rôle de premier plan dans la promotion des droits de l’homme et la protection de l’environnement. Son objectif, en lançant le Pacte mondial en 1999, était de donner une dimension plus humaine à la mondialisation. Quel coup de maître d’avoir proposé cet élan volontaire au cœur de la grande messe de l’économie mondialisée.
Les objectifs de progrès
Le Pacte mondial représente un engagement volontaire des entreprises qui repose sur quatre objectifs fondamentaux : la promotion des droits de l’Homme, la préservation de l’environnement, le respect des normes du travail et la lutte contre la corruption.
Les entreprises qui adhèrent au Pacte mondial s’engagent à travailler vers la réalisation de ces quatre objectifs en se basant sur les Dix Principes du Pacte mondial (voir ci-dessous) et en alignant leurs actions sur les 17 Objectifs de développement durable (ODD).
Chaque année, les entreprises membres du Pacte mondial rendent compte de leurs avancées en utilisant ce cadre de référence : la Communication sur le Progrès (CoP). L’objectif principal est de faire des ODD une boussole essentielle pour les entreprises.
N.P :
“Dans le contexte actuel, il est crucial que les grandes puissances économiques contribuent de manière significative à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.”
S’élever ou périr
En fait, au regard des données scientifiques, nous visons ici le progrès sociétal, la préservation de notre habitat et la prospérité économique. Mais ayons bien à l’esprit que nous n’avons pas le choix. Pas de biodiversité, pas de progrès sociétal, ni de business. Pour être clair, nous sommes à un moment charnière de notre histoire et dans notre prise de conscience, il faut intégrer qu’avec notre trajectoire actuelle, l’existence même de notre espèce est en jeu.
N.P :
“Nous devons nous engager activement pour garantir que les générations futures connaissent une amélioration de leur qualité de vie par rapport à celle des générations précédentes.”
Pour résumer, les entreprises membres du Pacte mondial ont manifesté la volonté d’adhérer à une vision positive de l’avenir et de participer activement à la transformation positive de notre monde.
Un maillage planétaire pour tenter de faire humanité
Le Pacte mondial se compose de 62 réseaux locaux répartis dans le monde entier, chaque bureau étant autonome dans son propre pays. Ce système astucieux facilite la coordination des relations entre le siège et les antennes locales.
Il est essentiel de garder en tête que ces 62 réseaux locaux sont dirigés par 62 directeurs qui partagent tous les mêmes valeurs en matière de développement durable. Ça c’est le point commun, l’axe de cohérence. Cependant, en raison de leurs méthodes de travail différentes et des diversités culturelles, politiques et de perception, chaque réseau s’adapte , tenant également compte des orientations de leur Conseil d’administration respectif. Cet entraînement, cette fois-ci issu des entreprises, est un exercice nécessaire pour répondre d’un seul corps organique aux enjeux complexes et mondialisés.
Cela demande du temps quand on est à la tête d’un réseau pour s’habituer à cette approche horizontale, mais chacun se respecte mutuellement et tient compte des points de vue de l’autre. Chacun s’efforce de faire en sorte que cela fonctionne de manière efficace. Nous pourrions bien assister à l’émergence d’une humanité unie, sans même nous en rendre compte, peut-être grâce à ce vaste réseau d’entreprises.
L’entreprise comme clé de la coopération
L’entreprise a enfin gagné la capacité d’engager une action politique constructive, lui permettant d’exprimer sa légitimité sur des questions qui ne relèvent pas habituellement de son domaine (comme la lutte contre la pauvreté ou la faim dans le monde).
Le Pacte mondial crée un espace propice à l’échange et à la coopération entre les entreprises, favorisant le dialogue sur ces problématiques.
N.P :
“Certes, le changement peut sembler se produire lentement, mais il est clair que nous sommes en train de transformer progressivement notre manière de travailler. Notamment grâce aux groupes de travail et à la dynamique territoriale qui jouent comme de réels accélérateurs dans les initiatives prises.”
Est-ce que l’enjeu des enjeux, pour rebondir sur la proposition initiale de Nils évoquée en début d’article, ne serait pas d’apprendre à coopérer ? De faire de notre XXIème Siècle, celui de la coopération ?
Le Réseau France : des principes à un hub de la durabilité
Le Pacte mondial de l’ONU – Réseau France, c’est la représentation française du Pacte mondial. Il agit comme un point de convergence entre les secteurs publics et privés, les niveaux internationaux et nationaux et les enjeux économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux. Rien que ça !
Le Pacte mondial Réseau France est une organisation à but non lucratif comptant presque 2000 membres (1995 membres précisément lors de l’interview en septembre). Lorsque Jacques Chirac a inauguré le Réseau France en 2003 en présence de Kofi Annan, cela a facilité l’embarquement des entreprises françaises, notamment celles du CAC 40.
N.P :
« Notre ambition est d’élargir notre offre en parallèle avec l’évolution de la RSE au sein des entreprises. Nous favorisons le partage d’expériences entre nos membres, mettant en lumière ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, ainsi que la diffusion d’outils au sein des écosystèmes. Nous travaillons à connecter l’échelle la plus globale à la plus locale, que ce soit en matière de durabilité ou d’enjeux économiques, afin que les entreprises disposent des connaissances nécessaires à la prise de décision appropriée. »
Un des objectifs est également de sensibiliser les acteurs publics et les ministères à l’importance de s’engager sur ces questions.
N.P :
« Nous nous considérons comme une structure « marginal sécante », on agrège différents univers qui trouvent chacun une relation les uns avec les autres. »
Un réseau ancré dans nos territoires et au service de la cohérence internationale
Le Réseau France sera composé de 20 employés d’ici la fin de l’année, avec la présence de 21 entreprises ambassadrices sur le territoire et 14 cercles régionaux. Ses principales missions consistent à renforcer les engagements des entreprises, promouvoir l’initiative institutionnelle, favoriser le dialogue public et les interactions avec les administrations, ainsi qu’animer la communauté en France.
D’un point de vue technique, nous sommes des spécialistes généralistes, car l’objectif principal de tous les réseaux est de maintenir une vision cohérente, conformément au principe même des Objectifs de développement durable (ODD).
N.P :
« La France est le deuxième réseau contributeur financier pour le siège (après les USA). En termes de membres, la France est le réseau avec le plus d’entreprises adhérentes. »
NDLR : ce sont les USA et la France qui couvrent le plus d’entreprises dans tous les réseaux.
Le Réseau France et la durabilité
N.P :
“Il n’y aura pas de transition écologique sans transition sociale”
Nils tient à nous rappeler que la durabilité ne se limite pas uniquement aux aspects climatiques, mais englobe également des aspects économiques, sociétaux et sociaux.
Pour le Réseau France, il est important de pouvoir évaluer ce qui fonctionne dans le processus de transformation, tout en étant conscient des répercussions négatives sur les entreprises. Les défis auxquels nous sommes confrontés sont vastes, mais ils sont tous interconnectés et systémiques.
N.P :
“Le développement durable (comme de nombreux autres sujets) ne devrait pas être une simple conviction, mais plutôt une condition essentielle à la coexistence pacifique et à la survie de l’humanité. »
Les membres du Réseau France, un potentiel de solidarité et d’accélération
Le Réseau France compte actuellement 2 000 membres, allant des entreprises du CAC 40 aux PME. Parmi les 40 entreprises du CAC 40, 37 sont adhérentes au Pacte mondial, tandis que 101 entreprises du SBF 120 en font partie. De plus, il y a plus de 1100 PME membres, représentant environ 50% de l’ensemble des adhérents.
A savoir : les membres du Pacte mondial Réseau France représentent entre 42% du PIB français !
Précision sur ce calcul : c’est la somme de l’ensemble des chiffres d’affaires des membres rapporté au PIB de la France. Si un groupe international a une filiale en France, alors c’est son chiffre d’affaires global qui est pris en compte.
N.P :
“Ce qui est important à retenir avec ce chiffre, c’est de montrer le poids de nos membres dans l’économie du pays ! Il y a forcément des leviers à activer en termes de responsabilité sur les territoires.”
En France, l’écosystème du développement durable a connu un réel essor et le Réseau France a progressé au cours des deux dernières années grâce à sa nouvelle feuille de route. Au cours des cinq dernières années, le nombre de membres a doublé.
N.P :
« L’engagement de tous les membres est à un niveau équivalent, créant ainsi une force considérable grâce à cette horizontalité. »
L’hétérogénéité des membres est également un élément intéressant, car elle génère une puissance collective et facilite le dialogue entre tous. Par exemple, si une grande entreprise souhaite réduire ses émissions de gaz à effet de serre, notamment dans son scope 3, cela peut avoir des répercussions sur ses fournisseurs. Et comme les fournisseurs font également partie du Réseau France, des solutions peuvent être trouvées de manière collaborative et bénéfique pour tous.
Les avantages à adhérer au Pacte mondial de l’ONU – Réseau France
Devenir membre, c’est intégrer le premier réseau d’entreprises engagées en France. C’est bénéficier d’une notoriété significative et avoir la possibilité de recevoir un soutien territorial robuste grâce à aux 14 cercles régionaux.
Fondé sur un engagement volontaire, l’adhésion au Réseau France permet de mettre en place une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au sein de l’entreprise sans contraintes excessives, en respectant la temporalité de chacune. Pour accélérer les initiatives en matière de développement durable, il est essentiel de disposer de professionnels formés capables d’accompagner les entreprises.
En devenant membre, les entreprises s’engagent dans une démarche d’amélioration continue, leur permettant de prendre le temps de mettre en place des pratiques solides avant d’envisager l’obtention de labels ou de certifications.
C’est aussi l’opportunité de devancer les exigences normatives, notamment en matière de reporting. En étant adhérent du réseau France, on a la possibilité de se former et d’intégrer des réflexes de durabilité… d’initier des processus internes plutôt que de subir la contrainte réglementaire. Anticiper et vivre son époque plutôt que de la poursuivre.
N.P :
“La RSE ne doit pas être perçue comme une obligation ou une simple mise en conformité, mais plutôt comme une opportunité de favoriser la croissance, stimuler l’innovation et attirer les meilleurs talents. En effet, la RSE constitue un véritable moteur pour la transformation de l’entreprise.”
La mesure des actions : auto-contrôle et responsabilité
Le Réseau France favorise une démarche volontaire d’amélioration continue qui ne suit pas une trajectoire linéaire.
N.P :
“Le Pacte mondial n’a pas pour vocation de certifier, d’agir en tant qu’auditeur tiers, d’établir des normes ou d’accorder des labels. Le Réseau France fournit à ses membres des outils de compréhension, des méthodologies et favorise la mise en relation avec les acteurs nécessitant de l’aide ou du soutien.”
Tous les ans, l’entreprise-membre effectue une auto-évaluation et depuis cette année, le processus a évolué avec la mise en place d’un questionnaire standardisé composé de 70 points visant à évaluer la progression des entreprises. Cette approche s’avère précieuse pour enrichir les données et mesurer les avancées dans divers domaines.
Les 70 questions couvrent l’ensemble des engagements, ce qui encourage l’entreprise à assumer ses responsabilités et à se responsabiliser. Chez 22EME SIECLE, ça nous rappelle le principe de l’Impact Score, qui arrive dans un second temps de l’engagement, dont nous vous avons parlé suite à notre parcours Impact et Entreprise, vécu lors des UEED 2023.
Existe-t-il des blocages pour atteindre les Objectifs de durabilité ?
Une question revient souvent entre les membres : « qui paye la transition ? ». Est-ce que c’est l’acheteur, le producteur, le fournisseur, le consommateur ou les puissances publiques ? Où mettons-nous le curseur entre les trois éléments du développement durable ? Comment positionner le point d’équilibre ?
Par exemple : quand un fournisseur de plusieurs entreprises est sommé par l’une d’elle (qui représente 20% de son chiffre d’affaires) de transformer la chaîne de création de valeur pour intégrer la stratégie de durabilité dans son scope 3. Quid du reste des clients qui représentent 80% ? Le fournisseur doit t-il faire le choix entre répercuter le coût de cette transformation positive sur ces autres clients, au risque de les perdre ? Ou perdre les 20% de son client qui cherche rapidement à améliorer son bilan en travaillant sur son scope 3 ?
Le fournisseur peut aussi faire le choix de perdre ses marges avec les 80% restants.
La problématique de la durabilité est beaucoup plus subtile que : « je veux être durable, je ne veux pas être durable, je suis du bon côté, je suis du mauvais côté ».
N.P :
“Les entreprises sont prêtes à faire leur transition responsable mais elles font face à des contraintes liées à un manque de ressources internes et/ou à des limitations financières.”
L’Agenda 2030 : où en sommes-nous ?
A mi-parcours le bilan est catastrophique
Cette année, nous atteignons le point médian de la période dédiée aux Objectifs de développement durable. Il nous reste 7 ans, d’ici 2030 pour réussir l’Agenda. Du 18 au 22 septembre, une semaine importante se déroule au siège des Nations Unies, marquant un bilan à mi-parcours.
Soyons clairs : les ODD ne progressent pas comme ils le devraient. Plus de deux tiers des objectifs stagnent ou régressent parmi les 140 cibles examinées. Seulement 15% d’entre elles sont réellement mises en œuvre. Des facteurs tels que la crise de la COVID-19 et les conflits armés ont contribué à entraver leur réalisation.
Il faudra plus de 300 ans pour atteindre l’égalité des genres, 600 millions de personnes seront toujours en situation d’extrême pauvreté en 2030 et 84 millions d’enfants ne seront pas scolarisés aujourd’hui.
Voilà…nous n’y sommes pas du tout.
En France, la situation de précarité s’aggrave, comme en témoigne la réalité vécue par les Restos du Cœur. La pandémie a laissé des cicatrices profondes dans la société, notamment en ce qui concerne la précarité étudiante.
N.P :
« C’est la première fois que nous faisons l’expérience des changements que nous avons enclenchés. Nous sommes une génération qui vit les transformations que nous avons amorcées, et ces changements sont désormais inévitables, sans possibilité de revenir en arrière.
Nous sommes conscients des domaines où nous avons échoué et nos échecs sont documentés.
De plus, notre avenir est également annoncé, grâce à des perspectives telles que formulées par les travaux du GIEC. »
Rester optimiste, accroître nos efforts et réussir nos objectifs
Nils reste confiant :
« Je suis optimiste car pour la première fois on a un cadre universel, commun et inclusif qui offre une grammaire commune à l’ensemble des acteurs pour travailler de manière horizontale sur le développement durable.”
Avons-nous vraiment d’autres choix que d’être optimistes ? On ne parle pas là de naïveté mais de clairvoyance. Nous l’avons vu dans nos échanges avec Nils, les membres du Pacte mondial représentent des potentiels puissants. Oui, ils constituent une clé essentielle d’une redirection de notre modèle économique. Oui, les entreprises sont ancrées dans leurs territoires via leurs activités. Oui, elles ont un pouvoir de transformation fort concernant le progrès social et sociétal. Oui, elles ont une grande influence sur la préservation de l’environnement, de la biodiversité et de notre système climatique.
Devons-nous le rappeler : “Pas de nature, pas de progrès sociétal, pas de business”. Le monde de l’entreprise à tout à gagner à se positionner comme leader des transformations positives pour assurer sa pérennité économique en jouant la carte de la durabilité.
L’urgence est une réalité, mais le changement de comportement prend du temps, que ce soit en termes de sensibilisation ou d’adaptation des organisations. En France, les ODD peinent à se répandre. Selon l’enquête réalisée par IPSOS en juillet 2023, 42% des Français ont connaissance des ODD, mais seulement 12% d’entre eux comprennent réellement de quoi il s’agit.
Et les Objectifs de développement durable ne peuvent être atteints sans la participation des citoyens. Ce n’est pas une affaire d’expert, mais de toutes et de tous.
Là encore, l’entreprise peut jouer un rôle fondamental pour accélérer la formation de ses salariés Par exemple, ces derniers peuvent être touchés par des stratégies de communication interne durabilité pour être outillés au sein des entreprises et avoir la capacité de transformer les contraintes en opportunités d’innover dans leurs métiers.
La communication interne un axe prometteur pour transformer les organisations.
Restons confiants car au-delà des institutions, les entreprises sont des leviers pour atteindre les citoyens dans leur diversité, pour les accompagner à devenir les acteurs principaux des transitions ou redirections positives. Dans les faits, nous ne sommes pas loin de créer les conditions de la réussite des 17 Objectifs de développement durable.