Les réseaux qui accélèrent l’engagement des entreprises
Les réseaux qui accélèrent l’engagement des entreprises, c’est le second épisode de la nouvelle série : Les Super-Pouvoirs des Entreprises. Avant de rentrer dans les cœurs de ses héroïnes engagées dès l’épisode 3, nous avons voulu faire un crochet par les réseaux. Ceux qui ont vocation à challenger les championnes de l’économie sur leurs responsabilités. Cette fois-ci, ce n’est donc pas pour parler de licorne ou de croissance, mais plutôt du rapport de l’entreprise avec la durabilité et ses impacts.
Cet épisode est consacré aux réseaux qui accélèrent l’engagement des entreprises. On parle de véritables catalyseurs de changement. En effet, le monde de l’entreprise semble concentrer plus de 50% des leviers activables pour transformer notre monde. Imaginez le potentiel gigantesque de ces réseaux pour accompagner le changement de paradigme.
C’est bon, vous commencez à comprendre pourquoi on a fait un détour ?
Oui, celles et ceux qui fondent, président, activent et animent ces réseaux sont de véritables héros. Ils accélèrent le mouvement positif pour le progrès sociétal et la préservation de l’environnement. Ce sont des accélérateurs du bien. Et au regard du timing toujours plus serré que les scientifiques nous exposent, leurs existences et l’effet boule de neige qu’ils provoquent sont autant de bonnes nouvelles pour l’avenir des générations futures.
Nous vivons dans un monde où les défis socio-environnementaux sont de plus en plus complexes. Nous l’avons vu quand nous avons abordé les concepts de l’entreprise positive (épisode 1), les enjeux sont systémiques. Les réponses doivent non seulement sortir du cadre, utiliser des systèmes de pensées axées sur les potentiels (et non les problèmes) et être elles-mêmes systémiques.
Vaste programme, n’est ce pas.
Les entreprises ne peuvent plus agir en silos pour réussir. Elles doivent s’inscrire dans des élans de coopération sur un territoire avec les autres acteurs qui y interagissent. La collaboration, l’innovation et la solidarité sont désormais les piliers sur lesquels se construit une transition (ou une redirection) réussie. C’est notre salut pour forger les futurs souhaitables.
Alors, comment ces réseaux transforment-ils l’individuel en collectif, le local en global (et inversement), et les intentions en actions ?
Quels sont ces réseaux qui mobilisent l’entreprise à transformer son modèle d’affaires pour qu’il soit en phase avec les limites planétaires ou les Objectifs de développement durable ? Quels sont leurs spécificités ? Comment procèdent-ils ? Y a t-il des points de blocage qui freinent l’engagement des entreprises ?
Accrochez-vous à votre cape, car nous allons explorer ces réseaux, héros de notre époque. Abordons cet épisode comme un voyage au sein de la Force. Celle d’une coopération, entre entreprises, dédiée à redéfinir les frontières du possible en matière de préservation de l’environnement et de progrès sociétal.
Prêts à entrer dans la matrice ? C’est parti ! 🚀
8 cartes collector, 8 héros des réseaux
Les réseaux engagés constituent des plateformes dynamiques où les entreprises se rassemblent pour promouvoir des valeurs communes telles que la responsabilité, le progrès et la durabilité. Ces réseaux offrent un terrain fertile pour l’innovation, la collaboration et le partage de meilleures pratiques. Ce sont des leviers et des accélérateurs.
Merci à celles et ceux qui les représentent et les animent.
Nous présentons ci-dessous sous la forme de “cartes collector”, les personnes qui ont eu la gentillesse de répondre à nos questions.
7 réseaux d’entreprises qui boostent des centaines d’entreprises
Le Pacte mondial de l’ONU – Réseau France
Nils Pedersen
Le Pacte mondial – Réseau France
est le relais national officiel du Pacte mondial des Nations Unies. Il est né 11 ans après le Sommet de la Terre à Rio (1992). C’est un réseau pionnier de la mobilisation des entreprises. C’est sans nul doute un acteur historique de la durabilité.
Il a pour mission de favoriser l’engagement des entreprises françaises dans la mise en œuvre de Dix principes universels, découlant des textes fondamentaux des Nations Unies et de l’Agenda 2030. Ces principes couvrent les droits humains, les normes internationales du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.
En 1999, la notion de durabilité était encore loin d’être un sujet couramment abordé au sein des entreprises. C’est cette année, au Forum de Davos, que Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU, propose un « pacte mondial de valeurs partagées » entre les entreprises et l’ONU. Pour lui, sans les grandes entreprises, nous ne parviendrons pas à transformer positivement notre monde.
En 2003, le Réseau France du Pacte mondial de l’ONU a été lancé au Palais de l’Elysée, en présence de Kofi Annan, du Président de la République Jacques Chirac et de 33 dirigeants de grandes entreprises françaises. 20 ans plus tard, le Pacte mondial de l’ONU – Réseau France rassemble plus de 2 000 entreprises.
“Le développement durable devrait être une condition essentielle à la coexistence pacifique et à la survie de l’humanité. »
En octobre 2023, nous avons eu le plaisir et la chance de prendre le temps d’un échange riche avec Nils Pedersen, Délégué général du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France. Nous vous invitons à découvrir cet article pour plonger au cœur de la vision, des objectifs et des enjeux du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France.
Le Grand Défi des entreprises pour la planète
Jérôme Cohen et Virginie Raisson-Victor
Le Grand Défi des entreprises pour la planète c’est un processus pour contribuer à créer un nouveau modèle de prospérité économique, humaniste et régénérative.
« Nous avons fondé le Grand Défi en 2021 suite à la Convention Citoyenne pour le Climat. Son ambition était d’accélérer la transition écologique de l’économie française et des entreprises. »
100 entreprises tirées au sort, ont fait émerger, après un parcours d’apprentissage-action de 9 mois, 100 propositions. Ces dernières constituent ensemble un parcours de transformation cohérent pour l’entreprise. Elles ont été diffusées auprès des décideurs économiques et politiques et elles infusent actuellement. D’une part au niveau des entreprises, quand il s’agit de bonnes pratiques à mettre en place en interne. D’autre part, auprès des politiques et des institutions publiques quand elles supposent de prendre des mesures publiques ou de légiférer.
Aujourd’hui, le Grand Défi passe à une nouvelle étape : la création des Grands Défis territoriaux et sectoriels. Les entreprises participantes travaillent désormais non plus sur un objet d’utilité publique (phase 1) mais sur leurs propres trajectoires de transformation. La première étape se monte dans le Grand Est en ce moment même.
L’agence 22EME SIECLE a eu la chance d’être tirée au sort et de participer à l’écriture des 100 propositions. Nous avons rédigé un carnet de bord pour partager le processus et les précieuses données que nous avons récoltées, le plus largement possible.
La Convention des Entreprises pour le Climat (CEC)
Eric Duverger
La Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) a pour objectif de rendre irrésistible la bascule de l’économie extractive vers l’économie régénérative avant 2030.
La CEC organise des parcours de transformation pour les dirigeants d’entreprises, avec l’objectif de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, tout en protégeant la biodiversité et en régénérant le vivant.
Rien que ça !
La première édition de la CEC a rassemblé 150 dirigeants pour formuler des propositions concrètes et ambitieuses en faveur de la transition écologique. Le rapport final de cette première convention compile plus de 150 pages d’apprentissages, résultats et méthodologies développées au cours de deux années de travail.
A cette date, plus de 10 parcours régionaux et thématiques ont embrayé le pas à la session initiale. Plus de 1400 dirigeants transformés par des Parcours sur des territoires et des secteurs à fort impact.
“Nous avons pleinement conscience que la seule voie de succès est l’union sacrée entre tous les mouvements engagés de la transition.”
Entreprises pour l’Environnement (EpE)
Claire Tutenuit
Les Entreprises pour l’Environnement (EpE), c’est une association qui réunit une soixantaine de grandes entreprises françaises et internationales. Créée en 1992, EpE accompagne ses membres dans la transition écologique avec l’objectif de développer une économie compatible avec les limites de la planète et socialement acceptée.
“Prendre en compte l’environnement pour l’intégrer pleinement dans les stratégies des très grandes entreprises est un impératif. »
EpE travaille à la construction d’un développement économique durable en encourageant ses membres à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement. Elle est également le partenaire français du World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), ce qui souligne son engagement à l’échelle mondiale.
La Communauté des Entreprises à mission
Valérie Brisac
La Communauté des Entreprises à Mission (CEM) est une association qui joue un rôle central en France sur le déploiement du modèle d’entreprise à mission, introduit par la loi Pacte de 2019. La CEM a l’ambition de faire de la société à mission un modèle de référence pour les entreprises en France et en Europe.
La CEM rassemble plus de 350 membres, incluant des dirigeants d’entreprises de toutes tailles, des sociétés à mission ou celles aspirant à adopter ce statut, ainsi que des chercheurs.
« La dynamique croissante du nombre de sociétés à mission dans les territoires nous a également conduit à développer un réseau d’ambassadeurs en régions (70 ambassadeurs bénévoles au sein de 10 régions). »
La raison d’être de la CEM est de contribuer activement au bien commun en mettant en avant la résolution des défis sociaux et environnementaux. La communauté s’efforce de partager les expériences et le savoir-faire autour de l’entreprise à mission, d’enrichir collectivement ce modèle et de mobiliser les acteurs pour promouvoir et soutenir son déploiement.
“Transformer l’entreprise pour transformer la société”
Entrepreneurs pour la planète
Henri-Pierre Dewulf
Entrepreneurs pour la Planète, est une association d’intérêt général. Nous ne concevons pas le changement de modèle économique et écologique par la théorie et les grands discours ! C’est en mettant le mentoring au cœur de son action qu’elle concilie économie et écologie : à ce jour plus de 600 projets sont accompagnés et transforment en profondeur le monde économique sur 4 territoires en France.
Nos missions sont de :
- Cartographier les solutions à impact & identifier les dirigeants mentors.
- Créer des binômes entre solutions innovantes et des cadres dirigeants pour accélérer les performances de l’un et apporter des solutions innovantes aux autres
- Animer et valoriser notre communauté d’entrepreneurs engagés.
Née en 2019 à Marseille, l’association est présente aujourd’hui dans les régions Sud, AuRA, Île-de-France, Bretagne & Pays de la Loire.
Mouvement Impact France
Caroline Neyron
Le Mouvement Impact France (MIF) est une organisation patronale. Il met en réseau les chefs d’entreprise autour de la notion de responsabilité. Au sein du MIF, pour assumer la responsabilité de son entreprise, il est nécessaire de positionner l’impact environnemental et social au cœur du modèle d’affaires.
Aujourd’hui le réseau compte 15 000 entreprises adhérentes.
L’objectif stratégique est de faire entendre une voix entrepreneuriale nouvelle. Faire vivre une parole réaliste qui prône une transformation audacieuse mais faisable. Cette parole doit-être la plus ambitieuse possible.
Il y a une petite voix qui résonne au milieu de toute cette démarche : il faut faire basculer le côté de la crédibilité. Le bon sens, ce n’est plus la croissance.
Le Mouvement Impact France entre dans le game pour changer les règles du jeu.
“Nous sommes des gamechangers”
Les super-transformations
Comment mobiliser les entreprises pour les pousser au “mieux” et/ou au “bien” ?
Pour mobiliser les entreprises et les pousser à aller plus loin dans leurs engagements, chaque réseau adopte une méthode. Outre le partage des bonnes pratiques qui se retrouve à chaque fois, toutes les techniques décrites ci-dessous semblent complémentaires. En écrivant cet article, on a senti une pincée de magie et une dose de mouvement organique. La vie est bien faite, les humains sont capables du meilleur.
Jérôme Cohen et Virginie Raisson Victor (Grand Défi) soulignent l’importance de maintenir la cohésion du collectif en organisant des rencontres régulières pour nourrir l’énergie du groupe. Le Grand Défi est aussi stimulé par des moments artistiques de grande qualité. Le plaisir et la vibration sont au cœur du dispositif.
Le parcours de mobilisation peut se résumer en 4 grandes étapes :
- Présenter des données scientifiques de manière pédagogique pour éclairer les enjeux.
- Concrétiser les enjeux pour les rendre plus faciles à comprendre et pour les intégrer dans les stratégies.
- Développer l’intelligence collective pour converger vers des solutions efficaces.
- Travailler et proposer des outils, des ateliers spécifiques pour nourrir et entretenir la montée en compétence de manière régulière.
“L’intelligence collective est le phare qui nous guide pour converger vers le bien et répondre aux aspirations du mieux.” – Virginie Raisson-Victor
Du côté des Entreprises pour l’Environnement (EpE), Claire Tutenuit met en avant plusieurs leviers pour mobiliser les grandes entreprises.
- Le centre de ressources, notamment pour mobiliser en interne grâce aux partages d’expériences et au discours scientifique.
- Les actions volontaires collectives une opportunité de rassembler les entreprises autour de dynamiques de groupe.
- La mobilisation des CEO. EpE est présidée de manière tournante par des grands patrons. Leurs influences représentent une force motrice majeure, ces derniers ayant la capacité d’entraîner dans le sens de la transition écologique.
“Les grandes entreprises ont un fort impact sur la planète. Elles partagent le point commun que la transition ne pourra se faire sans elles.” – Claire Tutenuit
Henri-Pierre Dewulf pense que le temps de l’action est venu. Dans le réseau Entreprises pour la Planète, ça se matérialise par le mentorat. Entrepreneurs pour la Planète propose le mentorat entre dirigeants d’entreprises et entrepreneurs à impact. Depuis 2019, ce sont plus de 200 binômes qui ont été créés. D’un côté, cela permet aux dirigeants mentors bénévoles de s’éveiller aux enjeux et aux opportunités d’une économie durable. Et d’un autre côté, aux entrepreneurs à impact de se structurer, de se développer et d’émerger plus rapidement.
“La transition écologique d’une entreprise implique des changements majeurs et profonds. Elle doit-être portée par tous ses collaborateurs.” – Henri-Pierre Dewulf
Du côté de la Communauté des Entreprises à Mission, Valérie révèle 3 actions clés :
- Enrichir le modèle : instruire, documenter et approfondir avec exigence le modèle de l’entreprise à mission. L’Observatoire des sociétés à mission est la plateforme de référence des sociétés à mission en France, elle référence toutes les entreprises ayant adopté la qualité de société à mission au sens de la loi PACTE et publie des baromètres. Les travaux de recherche ont une dimension constitutive de la CEM qui est au cœur de ses activités.
- Diffuser le modèle : faire connaître et partager l’ambition et les réalités du modèle de l’entreprise à mission avec le plus grand nombre (Groupes de travail, Formations sur la société à mission, Fresque de la Société à Mission, Interventions lors d’événements).
- Essaimer le modèle par un plaidoyer au niveau européen, afin d’obtenir une directive européenne visant à l’adoption d’un cadre légal de l’engagement social et environnemental de l’entreprise.
Le réseau Mouvement Impact France a lui aussi sa méthodologie pour booster l’engagement de ses adhérents. Caroline présente 5 grands axes :
- Par réseau et par thème pour créer des connexions et des ponts inspirationnels. Les Universités d’Été de Économie Demain en font partis
- Référentiel partagé : impact score. Chacun peut se positionner par rapport aux autres. Identifier là où on est performant et là où on est vulnérable. Quels sont les objectifs potentiels ?
- Impacts Wiki permet d’améliorer son impact score
- Identifier les points de plaidoyer pour aider les entrepreneurs à changer d’échelle en ayant des contacts avec les acteurs publics. Des lois peuvent permettre de développer toute une filière économique.
- Lobbying européen pour lutter contre le greenwashing par exemple.
Quels sont les défis auxquels sont confrontées les entreprises membres des réseaux à impact ?
Intégrer une démarche durable ou à impact n’est pas sans défis pour les entreprises engagées. C’est intéressant de comprendre comment les points de blocages des adhérents sont perçus par les têtes de réseau.
Eric Duverger de la Convention des Entreprises pour le Climat souligne l’obstacle majeur de l’inertie du statu quo. Il met en lumière le « Syndrome du hamster » : le manque de temps et l’occupation par d’autres priorités empêchent souvent d’accorder l’attention nécessaire aux enjeux de responsabilité.
Eric insiste sur « la nécessité de dépasser la vision traditionnelle de la RSE pour adopter des approches plus audacieuses et significatives ». Il encourage également les entreprises à faire preuve de courage pour surmonter le « Dilemme du prisonnier », où la peur de l’isolement dans des actions vertueuses face à des concurrents en mode business as usual.
Valérie Brisac de la Communauté des Entreprises à Mission souligne un autre défi majeur : “convaincre les actionnaires et l’ensemble de la gouvernance de la pertinence de cette démarche.”
En effet, le passage à une approche plus responsable peut nécessiter des changements dans la structure et la culture de l’entreprise, ce qui peut parfois rencontrer de la résistance. Convaincre toutes les parties prenantes de l’importance et de la valeur ajoutée de cette transition représente donc un obstacle clé à surmonter pour les entreprises engagées dans une démarche durable ou à impact.
Virginie identifie 3 points de blocage :
- Le coût de l’investissement, son amortissement et le risque de perte de rentabilité face à la concurrence (ce qu’Éric appelle le Dilemme du Prisonnier),
- La maturité des équipes et celle de leurs fournisseurs et/ou de leurs clients.
- Le rythme, très rapide, de l’évolution de la réglementation et les moyens à lui dédier pour la mise en conformité
Claire précise que pour les très grandes entreprises, les réglementations internationales sont précieuses en matière de durabilité. Elles évitent les distorsions de concurrence en obligeant tout le corpus à se mettre en conformité dans des secteurs qui sont très sensibles.
Le défi le plus courant est le changement de business model, avec les clients, la réglementation, les actionnaires et le manque de gouvernance mondiale des enjeux environnementaux. Les entreprises sont un acteur incontournable d’une transition à l’échelle nécessaire. Toutes les entreprises membres d’EpE partagent la conviction qu’elles doivent s’emparer des sujets de la transition écologique. . C’est l’objet de l’étude ETE 2030, Etape 2030 de la transition écologique, vision partagée par les grandes entreprises françaises sur la transition écologique, qui définit publiquement un cap collectif et des priorités pour agir.
Pour terminer sur les points de blocage, Caroline (MIF) identifie 3 grands axes : les coûts de la sobriété (si si), les vulnérabilités externes à l’épreuve du temps et les enjeux de gouvernance
- Il y a les enjeux économiques à court terme : au démarrage d’une démarche de sobriété, au début ça va rapporter. C’est facile et rentable. L’entreprise réalise des économies. Mais très vite ça va coûter plus cher. Et là se pose la question de l’évolution de son modèle économique pour pouvoir absorber le surcoût.
Par exemple : faire attention à la gestion de l’eau sur toute sa chaîne de valeur, ça suppose des investissements. Comment j’intègre ce nouveau poids économique dans mon business modèle ? Comment trouver d’autres moyens de faire des affaires de manière responsable pour compenser les pertes ? Est ce que les nouvelles pertes font partie de la nouvelle stratégie de redirection de son modèle d’affaires. Souvent, ça bloque et ça peut se traduire par un abandon pur et simple. - Que l’on parle de redirection ou de transition, la démarche prend du temps. Certaines entreprises doivent parfois faire des pauses ; reprendre leur souffle. Quand d’autres paramètres extérieurs (crise sanitaire, inflation, guerre) interviennent en cours de démarche, il y a un risque, là aussi, de jeter l’éponge. Comment procéder pour rompre avec les vulnérabilités externes de son entreprise ? La pérennité de l’entreprise, la durabilité du modèle économique est la condition sine qua non de l’activité. Alors elle reste la top priorité.
- La gouvernance est aussi au cœur de la démarche d’impact : comment aligner l’ensemble de ses parties prenantes (financeurs, clients, salariés) ? Jusqu’où arrive t-on à les impliquer ? Comment fait-on pour embarquer sur une stratégie à long terme ? Les entreprises qui y arrivent le plus facilement sont les entreprises familiales*.
*Cette dernière idée est aussi ressortie dans l’épisode 1 – Les Concepts de l’Entreprise Positive ; notamment lors de notre interview avec Isabelle Delannoy.
Allons-nous vers une fusion : un (méga super) réseau ?
A l’heure actuelle, il n’est pas du tout question de fusion, ni de réseau des réseaux.
En premier lieu, l’idée que l’on ne peut réussir seul fait consensus chez les têtes réseaux interviewées. L’idée d’une complémentarité des réseaux, tous spécifiques, fait l’unanimité. Chacun trouve sa place et s’active à 100% dans un vide à combler qui est stratosphérique.
« Je suis convaincue que les réseaux d’entreprise sont complémentaires et que nous devons être nombreux pour changer les choses à grande échelle. » (Valérie)
C’est certain, il y a encore un boulevard pour nos héros, les réseaux.
Disons-le : encore plus qu’un effet boule de neige, c’est un effet avalanche qu’il est nécessaire de déclencher. L’heure de mettre la main sur le frein à main n’est pas encore arrivée.
Bien entendu, il peut y avoir un esprit et un débat pour construire une convergence de fond et une complémentarité d’action. Malheureusement, l’emploi du temps des super-héros laisse peu de place aux moments dédiés à la construction de relations inter-réseaux. Mais ils existent.
Certains parlent d’alliance (Jérôme), d’autres d’Union sacrée (Éric).
Pour Jérôme : “Il n’y a de transformation, que si elle est collective, mêle les niveaux stratégiques et opérationnels.”
Au fur et à mesure des interviews, nous avons bien compris que la coopération est dans l’ADN de chacun de ces 7 réseaux. Que les relations existent et que le champ des collaborations est complètement ouvert.
Un dernier shot de super pouvoir ?
Chaque personne qui a participé à la réalisation de cet épisode nous offre un dernier cadeau, garanti sans kryptonite, pour booster nos capacités.
A lire
- Écotopia – Ernest Callenbach
- L’homme qui plantait des arbres – Jean Giono
- La vie secrète des arbres – Peter Wohlleben (BD)
- Soutenabilités ! Orchestrer et planifier l’action publique – Le rapport de France Stratégie
- Etape 2030 de la transition écologique
Quelques newsletters inspirantes :
A voir
- Soleil Vert – Richard Fleischer d’après l’oeuvre de Harry Harrison
- Erin Brockovich, Seule Contre Tous – Steven Soderbergh
- Le Cauchemar de Darwin – Hubert Sauper
- Trou Story – Richard Desjardins et Robert Monderie
- Promised Land – Gus Van Sant
- Woman at War – Benedikt Erlingsson
- Les Algues Vertes – Pierre Jolivet
- Don’t Look Up : Déni cosmique – Adam McKay
- Borgen, une Femme au Pouvoir (la dernière saison) – Adam Price
- Rupture, le documentaire – Arthur Gosset et Hélène Cloître
- Le chemin d’artistes 2024 (Exposition) – Le Ruban Vert
A écouter
- Sismique – Julien Devaureix
- Remarquables – Atelier des futurs
- Ozé – Jean-Philippe Decka
- Demain n’attend pas – Delphine Darmon
Pour s’élever et prendre de la hauteur :
- Partita No. 1 in B-flat major, BWV 825 – Johann Sebastian Bach
- Clarinet Concerto in A major, K.622 – Wolfang Amadeus Mozart
- Foule sentimentale – Alain Souchon, Laurent Voulzy (Live au Zénith de Paris 2015)
- La Pastorale – Ludwig van Beethoven
- La Moldau – Bedrich Smetana
- Les Quatre Saisons – Antonio Vivaldi
- Dans les steppes de l’Asie centrale – Alexandre Borodine
- La Mer – Claude Debussy
- La Tempête – Piotr Ilitch Tchaikovski
- Le sacre du printemps – Igor Stravinsky