Étape 1 : définir et délimiter clairement le besoin
La première étape consiste à faire preuve de simplicité et de frugalité dans la création du cahier des charges du futur site Internet.
Pour prendre un exemple concret : de nombreux sites Web multiplient les fonctionnalités, dans l’intention compréhensible de “satisfaire tout le monde”. En réalité, la loi de Pareto est souvent de mise : 10% des fonctionnalités représentent 90% de l’utilisation réelle par les internautes.
Pour aller plus loin, on pourrait même affirmer que l’existence même du site Internet peut être questionnée : certains sites éphémères liés à la mode doivent-ils vraiment être créés et diffusés ? Ont-ils une raison d’être suffisante ?
C’est un peu comme pour les déchets, où le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. Sur le net, le seul site qui ne pollue pas est celui qui n’existe pas !
Et le second meilleur élève, c’est celui qui est le plus sobre dans les fonctionnalités qu’il propose.
Ergonomie et adaptation aux différents publics utilisateurs (incluant ceux en situation de handicap) doivent également être pris en compte. Pour aller plus loin sur ce sujet important, nous vous invitons à découvrir le Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations, mis en place par une direction interministérielle chargée du numérique. Ce référentiel, très complet, se compose de 2 parties :
- les obligations à respecter (cette partie est utile pour les juristes, les référents accessibilité numérique et de manière générale, tous les professionnels du Web impactés par des notions d’accessibilité),
- les critères permettant la vérification de la conformité d’une page Web (cette partie est utile pour les auditeurs).
Enfin, le référentiel propose également un glossaire et un environnement de test !
Étape 2 : simplifier le design et les fonctionnalités
Les sites éco-conçus exploitent les fonctionnalités d’HTML5 et de CSS3 pour créer un site Web réellement adapté au Web.
Toutes les fonctionnalités gourmandes en “aller-retour” de données sont bannies (telles que l’auto-complétion).
En termes de design visuel, les couleurs sombres (représentées par des pixels eux-mêmes sombres) limitent la quantité d’électricité nécessaire pour leur affichage sur les appareils de navigation. Un site aux couleurs sombres, c’est un site qui consomme moins d’énergie !
Étape 3 : développer sur mesure. « From scratch »
La tendance actuelle est d’utiliser un CMS (WordPress, Joomla, etc.) pour développer son site. Or ceci alourdit en général fortement le code et les appels de fonctions de manière inutile (à moins d’un effort lourd d’optimisation technique).
Note importante : l’option de développer sur mesure n’est pas toujours accessible aux petites entreprises. Mais pour les grandes entreprises et les grandes administrations, rien ne vaut le développement d’un site sur la base d’un framework très léger.
Dans l’éventualité de l’utilisation d’un CMS (ce qui sera souvent le cas en pratique), il convient de limiter l’utilisation de plugins. La logique sous-jacente : la simplicité !
Étape 4 : limiter les téléchargements de données
De nombreuses techniques permettent de limiter la bande passante utilisée par la consultation de votre site Internet :
- favoriser les pages statiques,
- stocker en local les données statiques,
- limiter la taille des photos et images,
- limiter, voire bannir, l’utilisation des vidéos,
- remplacer les boutons des réseaux sociaux par des versions statiques,
- etc.
Étape 5 : optimiser le code et les aspects techniques
Sur un plan technique, des optimisations peuvent être réalisées sur le code et l’architecture technique.
Par exemple, en limitant le nombre de fichiers CSS (pour limiter les appels HTTP) et en optimisant l’écriture de ces derniers, vous faites gagner (un peu) de CPU au client et économisez de l’espace disque.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières, surtout lorsqu’on a des millions de visiteurs sur son site :)
Étape 6 : stocker son site Internet dans le cloud
Les infrastructures des géants du cloud sont ultra-optimisées. La rentabilité d’OVH, d’AWS ou de Microsoft Azure dépend de leur capacité à utiliser le moins d’espace disque et le moins d’énergie possibles pour servir le maximum de clients. Autre idée pour faire évoluer l’offre des hébergeurs : exigez que votre site Internet soit installé sur des serveurs alimentés par des énergies renouvelables (ENR).
Héberger son site Web sur l’une de ces plateformes cloud alimenté par des ENR est donc meilleur pour la planète !
Étape 7 : optimiser sa production et diffusion de contenus
Si on veut réellement éco-concevoir son site Web, la logique même du marketing de contenus s’en trouve un peu chamboulée : mieux vaut concevoir et diffuser le “juste contenu” nécessaire, plutôt que de jouer la sécurité et inonder le marché de contenu.
L’analogie du gratte-ciel est ici utile : imaginez l’horizon d’une grande ville, sur lequel de nombreux gratte-ciels cherchent votre regard. Seul le plus grand attire votre attention !
Votre contenu marketing (article de blog, vidéo, infographie, etc.) est similaire à un gratte-ciel : vous ne devez pas chercher à produire un maximum de gratte-ciel, mais plutôt à être le plus grand, le plus beau et le plus pertinent. C’est ainsi que vous serez visible et retenu par les internautes : en produisant le meilleur contenu (utile, pertinent, attractif), pas la plus grande quantité de contenus !
En complément de cette limitation volontaire du contenu marketing produit, d’autres stratégies complémentaires donnent de bons résultats :
- compresser le contenu,
- limiter la vidéo,
- mettre certains contenus en cache lorsque c’est possible.